Il nous reste encore 40 km de route montagneuse avant d’arriver à Milford. Il nous faut donc partir tôt, notre bateau partant à 9h et l'embarquement se faisant 30mn à l'avance (soi-disant...). Des panneaux préviennent que la route peut prendre plus de temps qu’on ne le pense. Certains panneaux paraissent même faits pour les touristes : « NZ roads are different ».

Un tunnel plus que chaotique – sol complètement défoncé, aucun éclairage autre que des sortes de diodes – nous fait traverser la montagne à l’approche de Milford. Alors que dans d’autres coins pommés de la Nouvelle-Zélande, surtout dans les lieux touristiques, on rencontre toujours un petit village, ici, il n’y a que le centre de visiteurs et un café couverts, même pas un endroit un peu sympa pour se poser en prenant un thé.

On le prend donc à emporter et on commence à marcher vers l’embarcadère.
Il y a 4 ou 5 bateaux garés en attente d’être ouverts aux passagers, qui, après avoir « enregistre », font la queue devant la compagnie de bateaux auprès de laquelle ils ont réservé. Nous avons préféré « Jucy cruise », non pas pour son nom tropical mais parce que Steve, le fermier des Catlins, nous l’avait conseillé.

Tout le monde prend l’espèce de tortilla et le semblant de jus d’orange offerts avec le tour et va s’installer. Avec Pauline, on monte sur le toit et on n’est bien sûr pas les seules à y avoir pensé. Mais il n’y a pas tant de monde que ça et on voit tout à fait bien le paysage grandiose qui se dresse devant nous. Des vallées de montagnes à perte de vue séparées par l’eau venant de la mer.

On se dirige vers « l’embouchure », où les fjords terminent et où on a une pleine vue sur l’infini de la mer. Peu à peu, le ciel se dégage pour nous montrer un peu plus de ces splendides hauteurs vertes, initialement recouvertes ça-et-là de longs nuages, blancs et compacts.

La « croisière » est douce et seul Hanz, un employé du bateau – un allemand arrivé en Nouvelle-Zélande il y a quelques mois et pas encore reparti, qui trouve ce job idéal et a l’air d’en profiter au maximum – nous distrait joyeusement de cette tranquillité. C’est un peu le mot d’ordre de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande, en dehors de quelques coins touristiques où les voyageurs et vacanciers affluent.

L’ambiance est paisible et tout le long des falaises on peut voir des longues chutes, parfois très fines, d’autres, très larges et fortes, certaines provenant directement des glaciers un peu plus au nord.

Le bateau se rapproche un peu pour nous permettre aussi de voir une petite colonie de phoques, posés sur quelques gros rochers détachés de la falaise.

Sur le retour vers le port, les nuages commencent à recouvrir de nouveau les montagnes et le ciel devient complètement gris. Il est 11h et nous avons eu seule fenêtre de beau de temps de la journée. Les prochains touristes ne verront pas grand-chose…

Plein de merveilleuses images en tête, avec Pauline, on reprend la route, cette fois vers Queenstown. Il n’y a que 40km à vol d’oiseau mais le temps de route est désolant : au moins quatre heures nous attendent pour arriver à rejoindre la ville qu’on nous a tant vantée.