Voilà que recommence l’aventure!
Une suite que j’attendais depuis longtemps, tourmentée par mon désir d’« achever » un voyage qui m’avait laissée sur ma faim. Parce que dans ce tour du monde que j’avais commencé en 2014, je pensais pouvoir aller encore plus loin, passer les frontières de l’Océanie et découvrir encore de nouveaux endroits, de nouvelles personnes, de nouvelles ambiances, de nouvelles cultures… Mais aujourd’hui je ne suis pas aussi sereine que ça. J’ai attendu ça pendant des mois, en attendant de pouvoir enfin vendre mon appartement pour ne plus me sentir liée par un fil à la patte, mais le départ est toujours un peu compliqué!
Je me souviens très concrètement de mon dernier départ le 1er octobre 2014… J’avais quatre amis qui me soutenaient et étaient venus à l’aéroport me dire au revoir. Mes larmes d’appréhension, de l’inconnu mais aussi de ne pas retrouver les choses telles que je les connaissais quand je reviendrais, n’arrêtaient pas de couler, mais je sentais que c’était le début d’une sorte de « passage » à une autre sorte de vie, plus instable et moins facile, mais tellement plus épanouissante. D'ailleurs, cette angoisse avait cessé et ma gorge s'était desserrée dès que j'avais atterri à Buenos Aires.

Je rentre donc dans une tout autre aventure. Et je m’en rendrai compte assez tôt, je me dirige cette fois vers une partie du monde bien différente qui, sans doute, ne m’offrira pas le même dépaysement et les mêmes réflexions sur les sociétés et les modes de pensée que dans mon premier long voyage. Et puis le but n’est pas le même : je veux cette fois travailler, prendre mon temps sans bouger d’un endroit à un autre tous les deux jours, me créer une petite vie quotidienne, me sentir vivre comme les locaux.

Je me suis prévu quelques jours à Bali avant d’atterrir en Nouvelle-Zélande, pour sentir un peu la grosse chaleur humide de la mousson indonésienne après le froid glacial de cet hiver parisien. 


Rentrée dans le super A380 d’Emirates Airlines, je commence à respirer. Mais je ne trouverai pas le sommeil, alors que j’ai fait exprès de prendre un vol de nuit !

Le premier vol étant en retard, j’arrive un peu en catastrophe à Dubai, car la courte escale d’une heure et demie s’est transformée en une ultra-courte escale d’une heure, et je sais déjà à quel point cet aéroport est immense ! Par chance, il n’y a pas besoin de passer les contrôles de passeport, simplement de passer les bagages à main au laser.

Enfin, « simplement »… Avec un sac rempli d’électronique (ordinateur, appareil photo avec ses 3 objectifs…), j’y passe toujours un temps fou ! Et là, je ne sais pas pourquoi, je bipe sous les portiques de contrôle et je dois me faire fouiller par une dame (voilée de la tête aux pieds) dans une mini pièce carrée au plafond bas. Très peu sympathique, elle regarde mon décolleté avec mépris et me fouille sans mot dire, puis me fait signe que je peux y aller, tout ça sans m’adresser un mot… Je ne prends même pas le temps de me rhabiller correctement car l’heure approche (en parlant d’heure, je ne sais déjà plus quelle heure il est en France, je me sens déjà bien déphasée). J’ai tous mes vêtements chauds de France, que j’avais pris pour ne pas mourir de froid dans l’avion, dans les bras, en boule, en plus de mon gros sac de 10kg sur le dos (bagage à main bien sûr, l’autre mega sac étant en soute et pesant le double…).

Et bien sûr, en courant vers la salle d’embarquement, que j’atteins après une course effrénée jusqu’à un ascenseur qui m’amène ensuite à une sorte de train intra-aéroport - qui lui, m’amènera enfin aux portes d’embarquement - je fais attention à ne rien perdre de tous les petits éléments compris dans la boule d’affaires que je tiens près de ma poitrine. Ca aurait été trop dommage de ne rien perdre : en arrivant dans la salle d'embarquement, je ne retrouve plus ma ceinture. Première perte du voyage ! En même temps, quelle idiote, je me suis toujours dit de ne pas prendre de ceinture pour les voyages en avion, c’est toujours une tannée quand on passe les contrôles… C’est marrant comme les enseignements du premier voyage ont pu vite disparaître !

J’arrive juste à temps dans la salle où j’entends que les zones C à E de l’avion sont invitées à se présenter à l’embarquement. Ouf ! J’ai quand même bien fait de courir ! Assise dans le Boeing 777, je suis heureuse de voir que je n’ai pas de voisin ! Je suis dans un rang à deux sièges, et je vais être tranquille pour ces prochaines 9 heures de vol ! Je m’imagine enfin pouvoir dormir, un voyage qui passera vite, et tente de baisser le bras entre les deux sièges pour me mettre au plus confortable… Cela ne marche pas ! Je suis en fait la seule de l’avion à avoir ce problème. Il semble que ces deux sièges sont des orphelins au milieu de tous les sièges de l’avion à accoudoirs amovibles !! Je m’accommoderai en pliant les jambes au-dessus de l’accoudoir, mais ça ne me permettra pas de dormir plus d’une heure…  
Oh, quelle dure vie!