Partis à 3h30
du matin d’Arequipa, nous voilà à 7h à manger le petit déjeuner dans une petite
maison aux murs froids, nichée dans la vallée de Colca, que nous finissons de
traverser avant d’entamer le cañon. Nous nous arrêtons à quelques miradors
impressionnants avant d’arriver à la Croix du condor, le point de vue le plus
connu du cañon.

Pendant le
trajet, la guide nous explique un tas de trucs. Deux communautés habitent dans
la vallée et le canyon.é : les kavannas et les koyawas. Ils ont en commun
l’agriculture, ils cultivent les mêmes choses. Cependant, ils ont beaucoup de
différences : ils parlent des langues différentes, les uns le quechua, les
autres, l’aymara. Ils vénèrent des dieux différents (les dieux sont des
montagnes et ils en ont chacun une différente). Et leurs différences sont
également physiques : notamment, ils ont des formes de tête distinctes,
les uns ayant un crâne développé vers l’arrière, les autres, vers le haut.

Du point de vue
de la langue, aujourd’hui, seul le quechua est parlé dans la région, l’aymara a
disparu depuis l’époque inka et l’espagnol s’est ajouté, venant unifier la
langue au Pérou.

 

Nous passons à
Maca, un village qui a été entièrement détruit lors d’un terrible tremblement
de terre en 2001, et reconstruit. Notamment son église qui est ornée de détails
remarquables.

En entrant au
village on aperçoit un grand cimetière. En fait, il y en a deux pour un si
petit village, c’est à cause du tremblement de terre, tous les morts y sont
enterrés.

 

Dans le cañon,
l’altitude monte à 4900 m au pic le plus haut, où nous passerons après dans le
brouillard et la pluie, et il y a plein de micro climats. L’agriculture est
donc différente à chaque niveau. Au plus haut, il n’y a que des alpagas et des
lamas. Ensuite, plus bas, on cultive du quinoa, des patates… Encore plus bas se
cultive le maïs, en plus du quinoa et des pommes de terre. Il y a plus de 35
types de maïs, dont on se sert comme décoration, nourriture, pour le culte…

Et au plus bas
du cañon, il y a des fruits tropicaux : papaye, chirimoya, bananes, mais
aussi café… La seule plante typique qu’on ne cultive pas ici est la coca. 80%
du travail est fait à la main, parfois avec des taureaux. Mais ces cultures ne
sont pas très rentables ni stables : ils vendent ce qu’ils ne consomment
pas et c’est très variable. Et l’agriculteur ne récupère que 20-30% du produit
des ventes…

Les propriétés
agricoles ne sont en plus jamais entièrement aux familles car il y a toujours
5% qui reviennent à l’Eglise catholique, le pays étant très religieux et
l’Eglise ayant beaucoup de pouvoir.

 

Avant d’arriver
à la Cruz del condor, nous avons le droit à une explication sur les condors
pour nous permettre de mieux les reconnaître.

Quand ils sont
jeunes, ils sont couleur café jusqu’à leurs 5ans. Puis ils deviennent noirs
jusqu’à leurs dix ans, où apparaissent des parties blanches. Les femelles n’ont
pas se crête contrairement aux mâles.

 A la Cruz del condor, nous apercevons deux ou
trois condors qui volent non loin de nous. Ils sont noirs et un est café, donc
ils ont tous moins de 10 ans 
J


Il y a plein de
touristes mais le paysage est tellement ouvert qu’on se sent bien apaisé quand
même.

 

Sur le chemin
ensuite, la guide nous explique que dans les zoos, les condors vivent 80 ans
contre 50 ans dans la nature. Et l’explication est drôle (enfin…) : les
condors (dans la nature), après 50ans, n’arrivent plus á bien prendre
l’impulsion pour voler. Ils deviennent donc ridicules aux yeux des autres. Et
le condor étant un animal fier, il ne peut supporter cette honte et préfère se
suicider en se laissant planer et soudain en baissant ses ailes et se laissant
tomber.

Le condor est
donc suicidaire passé un certain âge !