Pauline, une française avec qui je pars pour une grosse semaine de covoiturage, a trouvé un hôte pour nous héberger au milieu du parc national des Catlins. Plutôt improbable mais chouette !

Les virages se succèdent, l’état de la route devient de plus en plus improbable, mais on passe dans de beaux paysages de campagne, avec plein de moutons – oui, les moutons sont beaucoup plus nombreux que les humains sur cette île –, mais aussi de multiples mottes de foins enroulées dans du plastique blanc ou vert clair. Après 45 minutes depuis la cote vers Katea Road, on aperçoit une boîte aux lettres à l’entrée d’un chemin, avec le numéro qu’on cherche : 455.

C’est vraiment la maison au milieu de nulle part. Entourée de champs et pas un pèlerin à la ronde. On se gare à côté d’un 4x4 rouge en contrebas de la grande maison surplombée d’arbres bien feuillus.

Steve, notre hôte, nous accueille à la porte pour discuter un moment. Ca nous paraît d’ailleurs étrange, cette façon qu’il a de rester à la porte d’entrée, en discutant, en faisant des pauses en regardant au loin, sans nous inviter à entrer. Car il fait frisquet dans le sud de l’île ! Après avoir dit bonjour à Diego, le cheval, et aux deux chiens, on entre enfin dans la maison et on fait connaissance avec les autres couchsurfeuses qui résident ici en ce moment. Bien sûr, sur le lot de 6 (!), 4 allemandes, mais aussi deux françaises. Avec Pauline et moi, ça équilibre ex aequo.

La soirée est un peu molle, les allemandes regardent un jeu télévisé pourri à la télé, on parle avec Steve en se préparant un petit risotto, et on va dans la véranda un moment (loin du son de cette émission !).

Les deux françaises ont décidé de partir à la chasse au cerf dans la forêt, mais ne reviendront qu’avec un malheureux opossum, qu’un des deux tient par la queue, sans complexe, le petit animal montrant un trou entouré de sang en plein milieu du ventre.

Les filles sont des lyonnaises qui ont l’habitude de chasser et Steve a décidé de leur faire confiance en leur prêtant des fusils. Plutôt étonnant comme situation !

Elles s’en vont ensuite dépecer la bête et reviennent avec leur bout de viande, fières. Ah, il faut le préciser, la viande d’opossum est connue ici pour être très mauvaise. D’ailleurs, les néozélandais n’aiment pas les opossums, ils les considèrent un peu comme on considèrerait des rats.

Après cet épisode viandu, nous allons assez rapidement nous coucher car le programme de demain est plutôt chargé.

Le lendemain, après avoir signé l'atlas sur lequel Steve fait signer tous ses invités de passage, il nous demande une photo de groupe, où je fais 
innocemment le signe "twix" (peace) avec mes doigts.

En reprenant la route, on s’apercevra que, incroyable, il y a des voisins ! Un énorme troupeau de moutons se dresse devant nous alors qu’on prend la route pour Surat Bay, notre première destination de la journée. Le berger qui les accompagne vient nous voir dans son petit camion – 4x4 blanc et nous tape la discute pendant cinq minutes en s’excusant pour les moutons, « il faut juste qu’ils arrivent jusqu’au prochain pré à droite » et nous, lui répondant qu’on n’est pas pressé de toute façon. Le berger a deviné qu’on venait de chez Steve, il connaît un peu le Couchsurfing grâce à lui et nous dit que ça l’intéresserait aussi d’accueillir des gens comme ça, pour connaître un peu le monde sans avoir à voyager, et que sa femme n’était pas contre.

Plutôt improbable et intéressant de rencontrer des gens au milieu de la campagne intéressés par l’ouverture au monde avec internet.