Le saut en parachute, ça m’a toujours fait un peu peur, mais plus j’avance dans mon aventure néozélandaise, plus ça me tente. Et alors qu’on est censée partir le lendemain de Wanaka et séparer nos routes, Pauline allant vers l’est et moi vers l’ouest, on consulte bookme.com, le site des bonnes offres touristiques.

Je m’étais faite à l’idée de faire ce saut ailleurs, mais là, l’offre est trop intéressante et surtout, on sait qu’il fera beau le lendemain.

Donc sur un coup de tête, nous voilà en train de réserver le saut en parachute pour le lendemain avec Skydive Wanaka ! Il faut dire que tout le monde nous a dit que Queenstown et Wanaka étaient LES endroits où il faut faire ça, les vues étant à couper de souffle.

Et la Nouvelle-Zélande est plutôt connue pour le saut en parachute de toute façon, donc ça aurait été idiot de ne pas le faire ici.

Lundi matin, levées assez tôt pour être à l’avance, on part pour 15mn de voiture avant d’arriver devant la piste de décollage.

Après l’enregistrement (oui, on fait un « check-in » même pour le parachute), on se prépare en mettant les beaux uniformes oranges de la compagnie, puis des instructeurs viennent s’occuper de nous pour nous harnacher et faire en sorte qu’on soit bien tenues ! Un peu important, quand même !

Pour ma part, c’est un argentin, Matìas, qui me « prépare », ce qui me fait penser que la journée commence bien (l’Argentine me manquera toujours…).

Je suis assez étonnée d’être plus excitée qu’apeurée. Le ciel est complètement bleu, on voit le petit avion partir avec une première salve de sauteurs, puis on nous dit qu’on va bientôt y aller. Mon moniteur est néozélandais et avant de rentrer dans l’avion, mon cameraman, qui lui est serbe (j’ai un peu honte de ne plus me souvenir de leurs noms), me fait dire quelques mots à la caméra, notamment pour ma famille ! Super rassurant… Mais ça fera finalement une bonne introduction à la vidéo de mon saut.

Dans le petit avion, il n’y a pas de sièges (à part ceux des pilotes quand même), on est tous serrés les uns contre les autres assis par terre contre nos instructeurs. Et comme c’est moi qui suis montée en dernier dans l’avion, c’est moi qui sauterai la première… Au début ça ne me rassure pas mais finalement, je me dis que je ne préfère pas voir les autres sauter avant moi et que c’est moi qui aurai le meilleur paysage, sans parachutes en vue !

La porte, qui s’ouvre en glissant de haut en bas, est juste à ma droite. Mon instructeur n’arrête pas de me parler (plutôt d’autre chose), je regarde le paysage immense à travers la porte transparente et j’adore ça. J’adore aussi ne pas sentir plus la peur que ça, alors que je suis à bientôt 12 000 ft (3500m) dans les airs ! Et soudain mon instructeur me lance « on va sauter dans une petite minute », je commence à ressentir l’angoisse ! Les mains un peu moites, le cœur un peu palpitant, je me prépare psychologiquement. Et la minute passera très vite ! Le caméraman ouvre la porte, met son pied dehors, mais déjà, je ne regarde plus que vers le haut.

L’idée de regarder en bas me terrifie même si j’ai énormément envie de sauter ! Le caméraman reste sur le côté, un pied sur la marche de l’avion, pour avoir une bonne vue de mon saut. L’instructeur me « déplace » légèrement et ça y est, j’ai les pieds dans le vide. Mais pas encore tout le corps ! Le moniteur serre une dernière fois mes harnais et hop ! On penche en avant et…. C’est le vide !

Waw ! D’abord je n’ouvre pas tout de suite les yeux, parce que j’ai un peu peur quand même ! Mais 2 secondes plus tard, alors que j’ai l’impression que mon cœur bat à dix mille à l’heure et m’engage dans des inspirations-expirations longues comme au yoga, j’ouvre les yeux.

Comment décrire ça… Je ne dirais pas que j’avais l’impression de voler, mais je comprends maintenant le sentiment de liberté. Même avec un instructeur derrière moi, j’ai l’impression d’avoir le paysage pour moi, si immense et intouchable, et que le vent qui souffle tout autour de moi pourrait m’emporter où il veut, où je veux.

Même si ça passe très vite, la chute libre est quand même longue (45 secondes sans parachute !) et c’est là que les sensations sont les plus fortes. Le vent fait bouger mes babines mais ne décolle pas le sourire du visage. Je crie de bonheur et de vivre des sensations nouvelles et si intenses !

Le parachute tiré, on n’est plus en position de chute libre (allongés ventre vers le sol) mais en position assise, à admirer le paysage en faisant des petites rondes et des petits mouvements marrants pour apprendre à diriger le parachute.

Arrivés à terre (l’atterrissage s’étant merveilleusement passé), l’adrénaline est encore au maximum et je ne veux qu’une chose : recommencer !