Déjà, Akaroa m’a donné un bon aperçu des couleurs qui jaillissent des paysages néozélandais. Mais la route vers le Mount Cook m’en mettra vraiment plein les yeux avec ses lacs aux différentes teintes de bleu, du turquoise à l’indigo, du bleu profond au bleu grisé

Dès mon premier arrêt à la rivière Rakaia, je suis accueillie dans un camping donnant directement sur la rivière, qui est extrêmement large et dessine des bords de cailloux blancs entre lesquels coulent des files d’eau turquoise clair. Quand je vais m’y balader, je croise une petite fleur solitaire, rouge, à la tige basse.

Puis je remonte vers le pont des gorges de Rakaia où j’aperçois au loin le Mount Hutt.

Au camping, j’ai la meilleure place, pile devant la rivière, à l’ombre d’un petit arbre. Idyllique pour cette deuxième expérience.

Je continue ma route vers le lac Tekapo et m’arrête à un camping tenu par Grant, un monsieur très sympathique. On discute un moment et il me conseille une belle balade autour du lac Mac Gregor, sur le bord duquel est situé le camping, d’où on voit les 3 lacs environnants : Tekapo, Mac Gregor et Alexandrina.

Ce conseil valait d’être suivi : après quelques centaines de mètres sur la route de graviers blancs bordant le lac Mac Gregor, je commence à apercevoir le bleu turquoise clair du lac Tekapo, entouré de grands pins, de buissons oranges et de sable blanc. Ces couleurs font déjà contraste avec le bleu de Mac Gregor, beaucoup plus profond.

En continuant ma route, j’arrive à une barrière que je dois passer pour continuer ma route. Je ne croise pas d’autre vie que des oiseaux, et je suppose qu’il y a quelques lapins sous mes pieds vu les nombreux trous de terriers dans la colline.

Grant m’a dit d’aller au sommet de la colline pour avoir une meilleure vue, je m’exécute. Et c’est plus haut que je ne le pensais ! Les hauteurs se cachent, à chaque prétendu sommet je vois la suite de la montée à gravir. Mais ce n’est pas si compliqué, j’arrive vite à apercevoir le lac Alexandrina à ma droite. Il est cette fois d’un bleu plus gris, encore plus foncé que le lac Mac Gregor devant moi, peut-être aussi à cause de la distance et du soleil.

En finissant la balade, je m’étonne qu’il n’y ait pas de pont pour rejoindre directement le camping, comme m’avait dit Grant.

Un monsieur qui ramasse des branches d’arbres me confirme qu’il n’y a pas de pont et me propose de m’amener à la route quand il aura fini. Je l’aide à mettre les branches dans le camion et on part pour 3mn de voiture où l’on discute tranquillement avant que je reprenne ma petite marche.

Le lendemain, après avoir grimpé au sommet du Mount John, offrant toujours des vues magnifiques sur Tekapo et les alentours, je pars pour le Mount Cook, espérant que le temps ne se couvre pas trop.

Longer le lac Pukaki est dangereux : mes yeux sont fixés sur le lac et la lumière qui perce les nuages !

Cette fois, un bleu turquoise plus foncé, mais tout aussi laiteux que celui de Tekapo.

Tout au long de la route, on aperçoit les montagnes, mais les nuages commencent à se faire plus sombres et menaçants et les sommets se couvrent au fil des kilomètres. Au bout d’une vingtaine de minutes, j’arrive au Mount Cook Village, où je demande conseil au visitor centre pour la randonnée vers le Mount Cook. Malheureusement, les vues sont complètement bouchées et la météo s’annonce de plus en plus mauvaise : ça ne vaut pas le coup d’aller chercher des points de vue sur le Mount Cook. Je me décide alors pour la Tasman Valley, à 10mn de route. Le bleu a clairement laissé la place au gris. Le soleil essaye quand même de percer et le glacier Tasman se voit plutôt bien de loin, d’où se détachent quelques bouts d’iceberg qui se baladent sur la rivière.