J'ai
pas mal appréhendé le voyage en bus qui devait durer 22 heures... Mais je
savais que les bus argentins étaient de très bonne qualité et que j'aurais le
temps pour voir changer les paysages.

J'étais
installée dans un siège solo, avec un gros repose pied et un siège qui
s'allonge complètement.

L'après-midi
est passée vite et à 22h30 on s'est arrêtés pour la pause dîner. Il
se trouve que le billet de bus comprenait le repas du soir et on est
arrivés dans un boui boui au bord de l'autoroute où, sur la terrasse
extérieure, étaient installés des barbecues avec de la bonne viande en train de
cuire...

Et
elle etait pour nous! Tous assez surpris, nous nous sommes assis tous autour
d'une longue table. On nous a apporté des assiettes bien garnies avec du
poulet pour certains et de l'agneau pour d'autres, tout juste sortis de la
grille, et une bonne salade.

Après
ce bon repas improvisé, on a repris la route pour la nuit.

Entre
temps, lors d'une pause cigarette, j'ai parlé avec une fille. Elle
n'avait pas l'air beaucoup plus jeune que moi. Elle a commencé à se
confier à moi, me raconter sa vie, et elle m'a révélé qu'elle revenait de
centre de désintoxication où elle était restée deux ans. Elle avait en fait 20
ans. On a discuté à plusieurs pauses, mais on ne s'est même pas demandé
nos prénoms. Elle m'a posé quelques questions sur ma vie aussi. Et on s'est
dit au revoir à l'arrivée à Salta par un simple sourire et un sie de la
main. Elle avait une histoire un peu triste mais j'ai bien aimé
nos échanges.

L'arrivée
a été plus tardive que prévue mais après 22h, on n'est plus à une heure
près...

A
mon arrivée, mon sac pesant une tonne, je me suis dit que j'allais prendre
un taxi car l'auberge était à 30mn de route et l'arrêt de bus était assez loin,
alors j'ai voulu tirer de l'argent car il ne me restait plus que 75
pesos, et la banque a refusé mes deux cartes...

Comme
ça m'était déjà arrivé dans certaines banques, je me suis dit que j'irais
à une autre plus tard, une fois mon sac posé à l'auberge.   

Je
n'avais cependant plus assez de pesos pour prendre le taxi, donc je me suis
dirigée vers l'arrêt de bus avec peine. Après 10cuadras de marche pénible
avec mes sacs et le soleil qui tapait, je suis arrivée à l'arrêt de
bus.

La
montée dans le bus avec le sac a été épique car je l'avais posé par terre pour
attendre et je n'arrivais pas bien à le remonter sur mes épaules.je me suis dit
qu'il fallait sérieusement que je largue une partie de mes affaires, sinon je
me casserai le dos... un petit clin d'œil à ma mère et tous ceux qui m'ont dit
que mon sac était  trop lourd quand je suis partie! 

Mais
tout ça valait le coup: je suis descendue du bus au milieu de nulle part (le
chauffeur m'a indiqué et j'avais une carte de l'auberge pour me repérer), j'ai
vu le panneau pour Loki, mon auberge, que j'ai suivis, toujours péniblement
avec mes sacs.

Là,
à droite, j'ai vu un bon nombre de vaches, toutes de couleurs différentes 
: des blanches tachetées de noir, des noires, des marrons... Il y
avait aussi des chevaux dans le même enclos.

J'ai
tourné à gauche et passé une petite passerelle qui donnait sur la
réception de l'auberge et une grande piscine où des gens jouaient au
volley.

Ca
y était, j'étais enfin arrivée, 24h et quelques après avoir quitté Buenos
Aires...